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jeudi 21 août 2008

Un fonctionnaire chauve à Nouméa #6 : inside Nouméa...

Comme prévu, réveil à 22h... Je me rendors vers 23h et je regarde ma montre fluo au réveil : 4h. Waw, super ! Ça fait 6 heures en tout. Je décide de me reposer encore un heure pour un lever quasi normal à 5h. Je fais donc semblant de dormir une heure, j'allume et là, GASP il est... 3h !!! Mes yeux bouffis avaient mal lus dans le noir... Je sens s'installer dans mon cerveau un paniquant "Putain, il faut absolument que je dorme" dont je sais que le caractère obsessionnel va provoquer l'effet inverse... Je regarde donc une nazerie à la télé (V. Lemercier et A. Dussolier dans une sorte de théâtre de boulevard filmé...) et me lève définitivement à 4h... Je dormirai demain... si je survis un jour de plus. J'ouvre les volets : fuck, aujourd'hui c'est Bretagne. Ciel gris très bas, légère bruine...

Petit déj. à 6h et départ pour le marché. Il se tient sur Port Moselle sous plusieurs faré au toit bleus, relativement thématique (fruits/légumes, artisanat, poisson). Il ne pleut plus.

Un certain exotisme dans les étals : ignames (un tubercule très cher dont ils sont fous ici), papayes, oranges vertes mais mures, raisins de la taille de petites pommes. Si c'est cultivé ici, le mot "local" est mentionné, sinon c'est de l'import de Nouvelle-Zélande (c'est le cas du raisin radioactif...). Afin que les ceux des lecteurs qui ont l'habitude de faire le marché puissent m'aider à statuer sur le fameux coût de la vie calédonien, j'ai noté, en bon névrosé, les prix pratiqués (au kg) :

- Carottes : 2,5€
- Patates : 2€
- Oranges : 2€
- Bananes : 3,3€
- Radis : 2€
- poivrons : 8€ (ça, même moi je sais que ça n'est pas raisonnable...)
- Tomates : 3,5€
- Chipo/merguez : 13€
- Roti veau (NZ) : 11€
- Escalope veau (NZ) : 16€
- Beesteack (NZ) : 14€
- Andouillette : 18€
- Langoustes (ÉNORMES !!!) : 32€
- Thon blanc : 11€
- Rougets de nuit (comme un rouget... mais de 3kg minimum !!!!) : 7€

Je m'achète un ananas minuscule et extra-parfumé dont les tropiques ont le secret, et quelques bananes pas belles. La vendeuse qui a vu venir de très loin le métropolitain aux yeux cernés m'a expliqué que c'est parce qu'elle sont cultivées en tribu, sans traitement, et qu'en fait elles sont merveilleuses... Eh bien non, elles sont hyper quelconques, loin de ces petites bananes roses ou jaunes hyper goûteuses et sucrés qu'on trouve à la Réunion ou aux Antilles. On verra plus tard pour l'ananas.

Tiens au passage, je vous avais promis de vous parler un peu de la monnaie. Ici, on est en vacances dès qu'on regarde les billets : plein de couleurs, avec marqué "institut d'émission d'outre-mer", des palmiers, des vahinés... et avec l'effet "je suis riche" du Monopoly : on a desuite plein de 1000 CFP (~8€), voire de 10000 selon la somme retirée... En plus les billets sont... étanches !! Enfin un truc à mettre dans la poche du maillot...



Les pièces en revanche, c'est la plaie. Elles ont la taille et le poids d'une pizza portion... Je suis contraint de changer mon porte-monnaie de poche toutes les 20 minutes pour ne pas me déformer la colonne de façon irréversible...



Une autre parenthèse qui me vient en parlant monnaie : en fait mon hébergement luxueux ne constitue finalement pas un outrage obscène en termes de dépense publique. J'ai appris des gens qui m'ont fait venir qu'il y avait des accords avec cet hôtel, plus un effet morte saison, qui fait que ma chambre vue sur mer avec petit déjeuner max cholestérol ne vaut que... 80€ !!! Les frais de missions sont un peu majorés par rapport à la métropole : j'ai droit à 120€/jour repas + hébergement, je suis pile bon. Pas de détournement de fond public donc, et que peu d'impact sur vos impôts :)

Bon, quelques mots sur ma visite de la ville :
- tout d'abord, le centre-ville n'a rien d'exceptionnel. Le port autonome... est un port autonome, avec ses porte-containers, ses gros cargos vilains et ses quais de béton. Pas de plage paradisiaque ici.
- les bâtiments sont quelconques, voire assez vilains. Pas de superbe villa coloniale ou autre cliché. Les trottoirs sont bien fatigués à certains endroits. Rien à voir donc avec ces stations balnéaires de chez nous avec palmiers taillés au laser, loupiotes rouges insérés dans le bois de la promenade, etc.
- le dépaysement est faible, il y a des magasins GIFI, des Casino, et même un comptoir CMA-CGM (les mecs complexés qui ont fait ériger une bite en béton de 150m sur le bord de mer marseillais).
- en parlant de Marseille, à un moment donné, j'ai vraiment cru que j'étais à Marseille centre canebière... Je me suis demandé pourquoi cette sensation : non, le port ne fait pas penser au Vieux-Port ; non, pas non plus de statue sur une colline qui pourrait rappeler la Bonne-Mère... Puis je comprends soudain que c'est olfactif, une odeur reconnaissble entre 1000... le graillon d'un Mac Do !!! Eh oui, il y en a 2 à Nouméa, et comme ailleurs, ils sont pleins. Impossible de leur échapper sans changer de planète... Celui dont je parle jouxte un totem très typique... joli mélange des genres...



Le soir, j'ai tout de suite dit aux locaux qui déploraient cette attaque du Big Mac/grande frite sur leur territoire qu'en Corse ils s'étaient mieux débrouillés...

Bon après le marché, je pars m'acheter la place de bateau pour l'île des Pins dite "le joyau du Pacifique Sud" que je compte visiter vendredi. Je rappelle que j'ai kite mercredi, travail jeudi et avion samedi... Au port autonome un kanak en bleu de travail m'indique depuis son Algeco (garni de plusieurs calendriers fournis par des sociétés de roulements à bille et autres outillages, dans lesquelles le port de la culotte et du soutif, ainsi que le maintien des jambes croisées, semblent prohibés : ça aussi, comme Mac Do, c'est universel...) le bâtiment de la société "Iles des pins Ferry".



Une fois sur place, je suis confronté à un dilemme MAJEUR : on ne peut aller sur l'île que le mercredi ou le samedi... Dois-je faire sauter l'île des Pins que je ne verrai peut-être plus jamais pour conserver la session de kite forcément inoubliable, ou l'inverse ? En plus aujourd'hui le ciel est gris, si c'est pareil demain, walou pour les couleurs du lagon à l'îles des Pins... Le joyau du Pacifique en monochrome, c'est desuite moins sexy... C'est terrible... Je sors m'isoler quelques minutes dans ma Clio grise...

Bon, je décide de sacrifier le kite, avec une petite idée néanmoins. Le vent est aussi prévu pour jeudi, un peu plus fort d'ailleurs. Si d'aventure je terminais le travail pas trop tard, je pourrai peut-être gratter une session d'une ou deux heures l'après-midi en me rendant par mes propres moyens sur l'îlot (vu que le bateau de l'école de kite sera parti...). Je sens bien que je me dis ça pour me rassurer, vu que le consours commence à 10h, qu'on a 3 candidats, et qu'il faut ensuite délibérer et faire le PV qui va bien... Tant pis...

Je prends donc mon billet à 10000 CFP (~80€) pour un trajet de 3 heures aller, embarquement à 5h30 (ça me fait pas peur, je serai réveillé depuis 3 heures...), départ 6h30, arrivée à 9h30 et embarquement pour le retour à 14h15... Ça fait court et tous les guides disent qu'il faut passer une nuit là-bas, mais bon, on va faire avec.

Là-bas le truc à faire selon tous les dépliants et guides semble être la traversée d'une baie (baie d'Upi) en pirogue mélanésienne, puis une marche en forêt vers la "piscine naturelle" la baie d'Oro, site paraît-il INIMAGINABLEMENT beau. Bon, je regarde les options de voyages organisés à la journée, mais aucun ne permet de passer du temps à la fameuse piscine... et en plus il faut se fader un repas de 2h au restaurant. Je décide que c'est une mauvaise option et j'opte pour une location de voiture sur place. Une agence me donne le numéro d'Edmond, le moins cher a priori. Je l'appele, il est OK, il m'attendra à 9h30 au débarcadère : c'est 7000 CFP (~60€).

Je passe ensuite au travail pour régler 2-3 problèmes et je rencontre Claude (vous vous rappelez, le Hulk noir aux pieds de 50cm qui m'avait récupéré à l'avion). Comme il est natif de l'île des Pins, je lui explique mon projet du lendemain. "Edmond tu dis ? Mon oncle s'appelle Edmond. Il tient la station service. Tant il s'est mis aussi à la location de voitures?...". Bon, je dois de donc me recommander de Claude auprès d'Edmond, en espérant que ça soit le bon. On verra bien... Il me dit aussi que la piscine naturelle, c'est au-delà du fabuleux et qu'il faut que j'emmène du pain pour que les myrtiades de poissons viennent manger dans ma main. "Prends aussi une bouteille pour récupérer un peu du sable de là-bas, il est fin comme de la farine et plus blanc que ça" (il me montre le mur, immaculé...). Bigre, avec de telles annonces il va falloir un site 7 étoiles pour ne pas être déçu...

Je finis par me rentrer, réussit à gratter palmes, masque et tuba pour le lendemain à la réception de l'hôtel et la journée se finit de façon habituelle : bière avec Dédé aux 3 brasseurs (j'ai appris que c'est une chaîne concept comme Mac Do... las...) avec une nouveauté très mélanésienne : la flameküshe dont l'établissmenet est aussi spécialiste... Bon, de toutes façons je n'ai pas assez faim et suis trop naze pour aller dans un vrai restau...

Coucher habituel à 21h, avec mon mantra habituel "Il faut que je dorme, il faut que je dorme, il faut que dorme...".

À demain sur l'île des Pins. Fera beau, fera pas beau ? Edmond est-il l'oncle de Claude ? Sera-t-il au rendez-vous ?

Vous le saurez bientôt, si vous êtes fidèle à notre station...

À plus,

G.

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