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jeudi 21 août 2008

Un fonctionnaire chauve à Nouméa #8 : travail et...

Je me réveille et jette un coup d'oeil à ma montre, juste pour vérifier qu'il est 2 ou 3h et je dois me frotter les yeux car il me semble bien voir... 5h30!!! J'allume et oui, c'est bien ça. 7h de sommeil, c'est de la folie. S'il fait beau, s'il y a du vent, si le concours finit tôt...

Mais quand le jour se lève vers 6h15, mes espoirs sont immédiatement balayés. Il y a certes du vent, mais le ciel est gris et déverse des kilos d'eau sur Nouméa...

Bon, je me prépare. Pantalon, polo noir, rasé : je suis un juré de concours crédible.

Petit déj rapide et au travail.

8h : on se met d'accord sur le protocole, on prépare les questions pour être prêt à 10h pour le premier candidat. Les auditions de 20 minutes des 3 candidats se passent bien et vite. Fin à... 11H20. Le jury est unanime, il y a un candidat qui se dégage, la discussion est très rapide. Je suis libre à 11h40, le ciel s'est dégagé, le vent souffle à 20 noeuds : le miracle va-t-il se réaliser ? Je décline poliment la proposition de repas et trace vers l'hôtel en avalant un sandwich dans la voiture.

12h05, je passe à l'embarcadère du bateau-taxi. Il y a un départ pour l'îlot maître à... 12h20. Il faut que je gare la voiture à l'hôtel, que je récupère tout mon bordel dans ma chambre et que je revienne en moins de 15 minutes. Je tente le coup, je fais tout en courant. J'arrive à 12h19 exténué, le souffle court et en âge avec mon sac avion de 15 kgs contenant tout mon matos.

Mais il ne prend pas la CB, c'est 2400 CFP. Je pleure et il me dit qu'il y a un distributeur à 800m, il m'attend 2 minutes. Je cours encore et arrivée au distributeur, grosse douleur derrière le genou. Fuck, vais-je pouvoir naviguer ? Je reviens en courant/boitillant et je parviens à embarquer. Pas d'eau en vente, je me prends un coca... Ça me fait un peu de sucre rapide pour compenser la fatigue.

On arrive à l'îlot, c'est beau, il y a des kites de l'autre côté, au vent. Les 20 noeuds y sont bien MAIS... je vois le bateau d'Antoine qui part de l'îlot vers Nouméa !!! Non, c'est trop con, c'est pas possible. Arriver ici, faire 20000 kms, avoir le vent, être sur le spot par miracle et rester au bord sans board, ça ne peut pas m'arriver !!!

Je vais, résigné, vers le spot avec mon sac à roulettes plutôt encombrant dans le sable... L'endroit est terrible. Un platier à faible fond à perte de vue, eau transparente bleue/verte avec des tâches plus ocres correspondant aux rochers/algues, le tout délimité par une barrière de corail qui assure un plan d'eau hyper flat... Je suis désespéré à l'idée de rester au bord.



Je demande aux locaux où est Antoine en général, ils me désignent en ricanant l'extrême bout de la plage, "c'est là-bas que se mettent les "schoolies", les mecs avec des casques...". J'omets de lui dire que dans ma valise j'en ai un de casque, jaune qui plus est, et qu'en plus j'ai un gilet antichoc gris sale over vilain...

Au bout de la plage, je trouve les "schoolies". Je demande si Antoine est bien parti... "Oui, mais il revient, il a dû ramener sur Nouméa un mec qui s'est démis l'épaule..." Miracle, tout n'est pas perdu... sauf s'il a oublié de me prendre une board. Je décide de positiver et part m'équiper. Shorty, chaussons, casque, gilet, harnais, voile gonflée, lignes en position, je suis prêt quand Antoine revient... Et... IL A LA BOARD !!! Alleluia !!!

Il me dit qu'elle est neuve, qu'il faut très gaffe car il n'y a pas beaucoup d'eau, prendre garde de sauter dans le vert au large, où le fond est légèrement plus important et qu'il faudra arrêter à 15h30 car ensuite la marée sera trop basse. Je dis oui à tout et récupère la board. Miracle, ÇA Y EST, JE VAIS NAVIGUER, la folle dépense d'énergie n'aura pas été vaine...

Le décollage est un peu chaud vu que la plage fait 6 mètres de large mais le vent est régulier et tout se passe bien.Je m'éloigne un peu du bord planche en main et ça y est, l'incroyable session peut commencer : il est 13h30.

Le premier bord est magique, je ne ressens pas le mal au genou redouté et je découvre le fond en glissant sur l'eau lisse et transparente alternant les tons de vert. Ma voile bleue se confond avec le ciel, c'est juste monstrueux. Sur le bord de retour, avec Nouméa devant moi, je réalise la rareté de l'instant et je me laisse aller à crier. C'est trop bon !!!

Les conditions de vent sont parfaites, je place quelques sauts en m'enhardissant sur chaque bord et finit par survoler le lagon d'assez haut (pour moi). Atterrissages en douceur comme seul le kite et le voyage sur la lune le permettent, je ne vois pas le temps passer.

Au cours d'un bord, je remarque devant moi un bout de bois qui dépasse de l'eau, j'abats un peu pour l'éviter de 2 ou 3 mètres et je le vois rentrer dans l'eau !!! C'était une tortue !!! Elle nage doucement pour s'écarter... C'est incroyable. Tous les voyants sont décidément au vert pour moi aujourd'hui... J'en reverrais une un peu plus tard, planant dans l'eau émeraude.

Il est 14h45 et j'ai des crampes aux deux cuisses et au mollet droit, mais je continue... Pas question de perdre une minute de cette session... J'arrête néanmoins vers 15h10, je ne peux plus naviguer...



Je pose et discute avec le jeune qui m'a atterri. Il est d'Arles, ingénieur depuis 4 ans et habite ici depuis 1 an 1/2, après 1 an d'Australie. Il navigue ici dès qu'il y a du vent et oui, il trouve que c'est "pas mal"... Je pense au Jaï en regardant le lagon et je me dis que le réveil va être sacrément dur...



16h : je rentre en bateau taxi en combi/chaussons et je reste dans cette tenue jusqu'à ma chambre.

Douche chaude, j'installe tout le bordel à sécher un peu partout.

Je me prends un thé, calme et comblé.

Dehors, le vent est tombé et il se met à pleuvoir... Je ne pourrais plus dire que je n'ai jamais de chance...

À demain, à bientôt,

G.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

'culé!!
j'ai navigué au Jaï....
ton retour sera dur même sans viagra....
JM